Dix questions à Jean-Baptiste Le Dall, avocat
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1°) Quand tu étais petit que voulais-tu faire ?
Je voulais tout faire ou presque, enfant, j'ai toujours projeté mon avenir professionnel et mon avenir tout court au travers d'une multitude de professions. Et jusqu'aux études supérieures les seules certitudes que j'avais en matière d'avenir étaient assez simples : ne pas devenir professeur de lettres comme ma mère, ou médecin comme mon père. Et c'est ce qui m'a amené vers le droit qui m'offrait une grande diversité en matière de trajectoires professionnelles potentielles, avec le goût de la nouveauté ! Je ne connaissais absolument personne dans le milieu du Droit !
2°) En classe, tu étais à quelle distance du radiateur ?
J'étais plutôt devant, dans les premiers rangs, même si l'on pouvait me croiser plus près du radiateur en cours de maths.
3°) Quelle est ta meilleure année d’étude ?
Je vais dire les dernières, je suis un peu un cumulard des études, j'ai pendant plusieurs années mené de front plusieurs formations, j'ai pu, à côté de l’université et de mon doctorat, profiter des enseignements de l'ESSEC avec un Mastère Spécialisé et de Sc Po avec le Cycle supérieur d'études américaines. Mais j'ai réellement pris beaucoup de plaisir lors de mes recherches doctorales, même si l'exercice demande quelques sacrifices et du temps, beaucoup de temps... J'étais déjà avocat lorsque j'ai soutenu ma thèse de doctorat.
4°) Combien de métiers penses-tu faire dans ta vie ?
Le métier d'avocat me permet en fait d'avoir aujourd'hui plusieurs métiers : je pratique le droit automobile et le droit des mobilités en tant qu'avocat, mais je gère également un cabinet, à côté de l'activité de cabinet j'écris, je commente le Code de la route pour l'Argus de l'assurance, je viens de co-signer un ouvrage sur réglementation applicable aux trottinettes électriques, (Engins de déplacement personnel motorisés - La réglementation en pratique, décembre 2020, ISBN : 978-2-35474-374-1
https://www.amazon.fr/gp/product/2354743742/ref=dbs_a_def_rwt_hsch_vapi_taft_p1_i1)
Je me lance en ce moment dans la mise à jour de Réglementation automobile (https://www.argusdelassurance.com/les-editions-de-l-argus-de-l-assurance/reglementation-automobile-2019-2020.147745).
Le Droit des mobilités me permet aussi d’enseigner, j'interviens auprès de différentes écoles d'avocats : l'EFB, l’École de formation du Barreau de Paris, l'ERAGE, l’École des avocats du Grand Est, l'IXAD, l’École des Avocats du Nord Ouest, ou encore l'EFACS l’École des avocats du Centre Sud. J’enseigne également au sein de l'Ifro2A, l'Institut de Formation Associé à l'Automobile auprès des experts et futurs experts en automobile. J'organise, par ailleurs, de nombreux colloques et conférences en la matière. Je suis, par exemple, Directeur scientifique des États Généraux du Droit Automobile. Avec cette manifestation, j'ai le plaisir d'emmener, tous les deux ans, des confrères venant de tous les barreaux de France au Musée National de l'Automobile à Mulhouse pour un des temps fort dans notre domaine.
J'ai choisi il y a des années de consacrer mon activité à un seul et unique domaine : celui du droit des mobilités, mais cette niche m'offre une grande diversité en matière de pratiques professionnelles. J'ai un peu l'impression d'exercer en permanence plusieurs métiers.
5°) Depuis combien de temps exerces-tu ton activité actuelle ?
J'ai fêté mes 15 ans de barre il y a quelques jours et j'avais à l'époque monté mon cabinet assez rapidement à peine plus d'un an après avoir prêté serment.
6°) Quel est le plus beau compliment professionnel qui t’ait été fait ?
Nous recevons souvent de très beaux compliments au cabinet, c'est aussi lié à notre activité. Notre clientèle est constituée essentiellement de particuliers qui parfois sont confrontés pour la première fois à l'institution judiciaire, notamment en droit pénal routier. Nous pouvons assister « Monsieur ou Madame tout le monde » qui contacte le cabinet après être tout juste sorti(e) de garde à vue. Cette expérience peut se révéler assez traumatisante. Pour nos clients, la perte du permis de conduire peut se traduire par un licenciement avec toutes les conséquences que cela implique, on parle également de risque de confiscation de véhicules. Nos clients mettent souvent beaucoup d'affect dans leurs dossiers, alors certes les compliments sont nombreux, mais c'est surtout à nous de prendre en compte dans la gestion de nos dossiers cet aspect émotionnel. C'est capital lorsque l'on se retrouve à la barre devant un juge ou dans le cadre d'une négociation ou d'opérations d'expertise sur certains véhicules.
7°) Pourquoi es-tu le meilleur ?
Je suis mal placé pour confirmer être le meilleur ou pas, mais si je suis aujourd'hui l'avocat qui se tient devant toi, c'est parce que je n'arrête jamais. J'ai la chance immense de pouvoir conjuguer une véritable passion pour l'automobile et notamment les véhicules de collection avec une pratique professionnelle elle aussi passionnante. J'ai également la chance inestimable de pouvoir travailler avec ma femme qui elle aussi est avocate. Passer du temps sur les dossiers, échanger avec les clients, travailler de nouveaux textes, de nouvelles jurisprudences, innover... tout cela prend du temps, mais lorsque l'on a la chance de travailler dans un univers professionnel passionnant, le temps semble moins long...
8°) Que faut-il faire pour le rester ?
Ne jamais arrêter... plus sérieusement je fais attention à ne pas tomber dans une routine trop confortable. Je suis persuadé qu'il faut rester ouvert, attentif aux nouvelles pratiques professionnelles, aux évolutions technologiques, et c'est encore plus nécessaire lorsque l'on exerce comme moi une activité monomaniaque.
9°) Y-a-t-il un livre ou un film qui te ressemble ?
Non aucun, je suis par contre le premier à reconnaître fort volontiers m'inspirer du parcours, de certaines idées de mes confères. Et puisque l'on parle de film, si vous ne l'avez pas vu... « Le Mans 1966 » : vous comprendrez pourquoi le monde de l'automobile et celui de la compétition peut à ce point faire vibrer.
10°) Si c’était à refaire ?
Je ferais la même chose, j'essaierais juste de le faire plus vite et plus tôt !